L’essor des intelligences artificielles créatives et leurs premières œuvres
Les intelligences artificielles ont commencé à prendre d’assaut le monde de l’art, créant des œuvres qui rivalisent avec celles des humains. Depuis quelques années, nous avons vu apparaître des programmes comme DeepArt et des systèmes comme AICAN, capables de peindre, composer de la musique ou même écrire des poèmes.
Une œuvre marquante a été la création du portrait “Edmond de Belamy” par le collectif Obvious en 2018, vendu aux enchères chez Christie’s pour 432 500 dollars. Cette vente a marqué un tournant et a prouvé que les robots artistes pouvaient non seulement créer de l’art, mais aussi susciter l’intérêt des collectionneurs.
Réactions des critiques et des artistes face à ces nouvelles formes d’expressions
Les réactions face à l’art généré par l’IA sont très variées. Certains critiques et artistes voient cela comme une révolution, une nouvelle forme d’expression qui pousse les limites de la créativité humaine. D’autres, cependant, considèrent ces œuvres comme dépourvues de véritable âme et d’intention artistique, les percevant simplement comme de la fausse créativité.
Points de discussion :
- Les œuvres générées par l’IA manquent-elles de profondeur parce qu’elles ne proviennent pas d’une expérience humaine ?
- Quels nouveaux genres artistiques pourraient émerger grâce à l’IA ?
Il est clair que ce débat est loin d’être tranché. De notre point de vue, en tant que rédacteurs, nous pensons qu’il est important de ne pas opposer les œuvres humaines et celles produites par l’IA. Au contraire, nous recommandons de voir ces œuvres comme complémentaires. En effet, l’IA pourrait inspirer de nouvelles expériences artistiques et ouvrir des perspectives inédites.
Les implications éthiques et légales de l’art créé par l’IA
Lorsque nous discutons de l’art créé par l’IA, les questions éthiques et légales sont inévitables. La première concerne la propriété intellectuelle: qui détient les droits d’auteur d’une œuvre générée par une machine ? Est-ce le programmateur, l’utilisateur ou personne ?
En 2019, le Droit d’auteur européen a commencé à prendre en compte ces réalités en proposant des cadres pour la création algorithmique. Mais les lois doivent encore s’adapter aux évolutions rapides de la technologie.
Points clés à considérer :
- La menace pour les artistes humains dont les œuvres pourraient être copiées ou influencées par l’IA.
- La transparence autour du processus de création de l’IA : doit-on toujours savoir qu’une œuvre a été créée par une machine ?
DLUAI (Déclaration sur l’Utilisation Légale de l’Intelligence Artificielle) en France propose des solutions pour réguler ce domaine délicat. Les institutions d’art et les gouvernements doivent collaborer pour trouver des réponses équilibrées.
Les robots artistes reconfigurent notre compréhension de la créativité. Ils nous poussent à redéfinir ce que signifie être un artiste et nous obligent à reconsidérer les valeurs et les concepts que nous attribuons à l’art. Le chemin à parcourir est semé d’embûches légales et philosophiques, mais il est indéniablement passionnant.